VIRGINIE PLATTEAU D'HENIN-GYM : LA GRS DANS LA PEAU - 16 JUIN 2010 |
Après une brillante carrière de gymnaste, Virginie Platteau a décidé d'entraîner. LE VISAGE DE L'ACTUALITÉ Les massues, le ruban, le cerceau... Virginie Platteau les a adoptés dès l'âge de 5 ans. Elle leur a dédié sa jeunesse et n'a jamais réussi à raccrocher son justaucorps. Depuis 5 ans, elle est l'un des cinq entraîneurs de la section GRS (gymnastique rythmique et sportive) d'Hénin-gym où ils coachent les gymnastes visant le haut niveau. Et en ce moment, elle les prépare aux championnats de France, le 19 juin. Elle n'a pas encore 30 ans mais enregistre déjà plus de 24 ans de GRS derrière elle. « J'ai commencé à 5 ans et demi, pour faire comme ma grande soeur. On s'entraînait à Villeneuve-d'Ascq qui est un des plus grands clubs de la région. Et à 7 ans et demi, j'ai suivi ma soeur en sport-études à Calais. » Virginie Platteau sait qu'elle est alors partie pour de nombreuses années et nombreuses heures de GRS. « J'en ai fait jusqu'en première, donc jusqu'à l'âge de 17 ans, à raison de 4 heures et demi d'entraînement par jour, 8 heures parfois et les compétitions le samedi et dimanche. » Une passion prenante, qui pousse sans doute aux sacrifices d'une part d'innocence. « Non, répond Virginie. C'est une expérience de la vie. Je n'ai aucun regret. C'est vrai qu'on ne vit pas la même chose qu'une enfant "traditionnelle". Les goûters d'anniversaire du mercredi par exemple, on ne connaît pas. Mais on a plein de copines, ce sont celles du club. » Pas sûr pourtant que Virginie saute de joie si un jour, son fils de 2 ans lui annonçait qu'il part en sport-études. « C'est vrai que maintenant que je suis maman, j'y réfléchis. Je ne l'empêcherais pas s'il en a envie, mais je ne le pousserais pas. Comme l'ont fait mes parents : on suit mais on n'est pas heureux de voir ses enfants quitter la maison à sept ans. C'est comme ça. » Car ses soi-disant sacrifices sont payants. Virginie intègre l'ensemble France junior en 1994 puis senior en 1997-1998. Elle fera deux fois les championnats d'Europe où elle finira 7e en junior et 5e en senior, toujours par équipe. « Je me sentais plus à l'aise en équipe. C'est marrant parce qu'aujourd'hui mes élèves se mettent beaucoup plus la pression en individuel alors que l'on a beaucoup plus de responsabilité si on se plante en équipe. » Mais un mois avant les championnats du monde, à 17 ans, Virginie se luxe la rotule. Finie la compétition, finie la GRS. « J'avais de toute façon décidé d'arrêter, pour reprendre une vie de lycéenne "normale". » Mais sa passion la rattrape vite. « J'ai jamais vraiment arrêté, partout où je suis allée, j'ai entraîné. Il y a cinq ans, quand je suis arrivée à Hénin pour prendre mon poste de professeur des écoles, je suis venue par hasard au complexe sportif et je suis tombée sur la section. Je me mets autant de pression à entraîner qu'à faire de la GRS. » Aujourd'hui, ils sont cinq entraîneurs pour 80 élèves (dont plus de 60 compétitrices, la plupart en FFG, fédération française de gymnastique, et certaines en UFOLEP). Virginie a en charge le haut niveau, c'est-à-dire les fédérales, les critériums, les sections sportives... Et en cinq ans, elle a vu 4 titres de championne de France et un de vice-championne tombés dans l'escarcelle d'Hénin-gym, grâce à la talentueuse Sophie Przendzik. Là, elle prépare ses gyms aux championnats de France, avec toujours les étincelles dans les yeux. « La GRS, c'est un rêve de petite fille : le corps très souple qui se forme à force de travail, les paillettes, les tenues, le maquillage... C'est magique. » la Voix du Nord - PAR ANNE-CLAIRE GUILAIN |
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